Comment pratiquer une éducation alimentaire positive ?
« Il ne veut pas manger ses légumes », « Il refuse les morceaux », « Il préfère le lait »… Il est parfois compliqué de faire apprécier tous les aliments à son enfant. Comment l’accompagner dans cet apprentissage d’une alimentation saine et équilibrée ? Les conseils du Dr Christine Zalejski, docteure en biologie, spécialiste de l’alimentation infantile.
Souvent, les parents se concentrent uniquement sur la diversification alimentaire et sur l’aspect nutritionnel des repas de leur enfant. « Or, plus que la quantité de lipides ou de glucides, il est important de réaliser une vraie éducation alimentaire positive pour lui donner de bonnes bases pour son alimentation future », informe le Dr Christine Zalejski. Elle explique : « Il s’agit de faire en sorte que l’enfant connaisse ce qu’il mange, de lui faire découvrir les aliments, dans un cadre bienveillant, sécurisant, sans ordre ni jugement. »
Leur dévoiler toutes les étapes « de la fourche à la fourchette »
« De plus en plus d’études scientifiques montrent que lorsqu’un enfant sait ce qu’il a dans son assiette, qu’il est capable de reconnaître les aliments, il y a moins de risque qu’il les refuse et que, même si cela arrive, ces refus seront moins importants et dureront moins longtemps [voir encadré] », rapporte la spécialiste interrogée. C’est pourquoi celle-ci vous conseille de lui montrer les aliments, idéalement en « vrai », en allant sur le marché ou au supermarché ou encore en participant à des cueillettes. « Faites-lui toucher et sentir les aliments », recommande-t-elle. Expliquez-lui comment poussent les fruits et légumes, d’où vient le miel… Invitez aussi vos enfants en cuisine pour compléter cet apprentissage. « Les tout-petits peuvent transvaser des morceaux de légumes dans une casserole, mélanger une salade de fruits. Et ils doivent pouvoir y mettre les doigts et goûter ! », explique le Dr Zalejski.
Pas de pression pour manger !
Une fois à table, notre spécialiste vous conseille de dire à votre enfant ce qu’il va manger (un morceau de cabillaud avec des pommes de terre vapeur et des brocolis par exemple), de lui proposer de sentir son assiette, de toucher. « Utiliser tous ses sens, cela participe à l’éducation alimentaire », souligne le Dr Zalejski. Celle-ci insiste sur le côté positif de cette initiation. « Au début de la diversification alimentaire, et jusqu’à ses 1 an, l’enfant est nourri essentiellement par le lait. Alors les parents ne devraient pas être stressés par l’aspect nutritionnel ». L’idée est de faire tester aux enfants un maximum de goûts et de textures, de leur proposer une assiette équilibrée à chaque repas mais sans les forcer. « Laissez-le manger ce qu’il veut selon ses propres appétence et appétit », recommande la biologiste qui insiste sur le fait que le forcer va être contre-productif à long terme et que cela peut bloquer l’enfant. L’important est que celui-ci trouve du plaisir à se nourrir !