Stress à l’école : comment le repérer et aider son enfant ?
Boule au ventre au moment de préparer le cartable, gorge nouée et maux de tête avant d’aller à l’école ? Votre enfant souffre peut-être de stress scolaire. Quels sont les facteurs de ce phénomène plus répandu qu’on ne le croit et qui gâche la vie de nombreux élèves ? Comment en repérer les signes et aider son enfant à le surmonter ?
Peur des mauvais résultats, du redoublement, de l’instituteur, du jugement des autres… Ces sentiments désagréables sont partagés par la plupart des élèves français. « Le stress numéro un d’un élève, c’est la peur de l’échec, explique Philippe Hindré, auteur du livre Réussir à l’école : moins de stress, plus de plaisir et conférencier sur la réussite scolaire. Même s’il y a de moins en moins de notes à l’école primaire aujourd’hui, les écoliers savent très bien se faire leur petit classement à eux. » Derrière cette peur de l’échec, il y a bien sûr la crainte de décevoir leurs parents. Angoissés par l’avenir, ces derniers transmettent souvent leur propre stress à leurs enfants. En exigeant constamment de bonnes notes et en stigmatisant les mauvaises, ils peuvent sans le vouloir induire une pression parfois bien difficile à supporter. « En agissant ainsi, on ne crée pas de l’intérêt pour l’école mais de la peur, poursuit Philippe Hindré. L’école devient une contrainte. On devrait plutôt transmettre l’envie de gagner et non pas la peur de perdre. » Une multitude d’autres facteurs peuvent expliquer le stress scolaire : par exemple de mauvais rapports avec l’instituteur mais aussi les difficultés à s’intégrer à la classe, la peur d’être interrogé, d’aller au tableau, de susciter des moqueries ou encore d’être victime de harcèlement. « Cela peut aussi être beaucoup plus anodin, précise Philippe Hindré. Lorsque l’élève bute sur un exercice ou qu’il a du mal à apprendre ses tables de multiplication par exemple, il peut avoir l’impression de se trouver face à un mur, sans solution. Pour lui, c’est parfois très angoissant. Ce n’est pas tant la bataille qui lui fait peur, mais le fait de devoir retourner à l’école sans avoir les armes dont il a besoin pour se battre. »
Être partie prenante de la scolarité de son enfant
Quelle que soit l’origine du stress, les conséquences ne sont pas anodines : maux de tête, boule au ventre, gorge nouée au moment de quitter la maison chaque matin, mais aussi découragement, fatigue, voire refus catégorique d’aller à l’école. Autant de signes qui doivent alerter. « Un enfant qui perd sa joie de vivre, son enthousiasme, se renferme, qui a du mal à parler de ce qu’il a fait dans sa journée, est un élève qui ne va pas bien, explique Philippe Hindré. Souvent, il va chercher à fuir la chose scolaire et se réfugier dans un autre monde, comme celui des jeux vidéo ou de la tablette. » Comment l’aider ? Pour le spécialiste, pas de secret : « Il faut absolument consacrer du temps à la scolarité de son enfant, même si ce n’est pas simple dans nos vies surmenées. » Lorsque les résultats sont bons, cinq minutes chaque soir suffisent : on parle de ce qui a été fait en classe et on l’aide à préparer son cartable. « Et quand ça ne va pas, on prend au minimum un quart d’heure pour revoir les leçons et vérifier les devoirs. On cherche à identifier les problèmes, on écoute et on discute pour trouver des solutions ensemble. La scolarité, c’est une équipe, et les parents en font partie. Leur regard et leur attention resteront toujours le premier carburant de l’enfant. Cela encourage sa motivation. » En parallèle, pensez aussi à l’activité physique et aux techniques psychocorporelles (exercices de cohérence cardiaque, de pleine conscience…) qui peuvent considérablement l’aider à réduire son stress. Enfin, si les troubles persistent et s’aggravent (troubles du sommeil et du comportement alimentaire, phobie scolaire), n’hésitez pas à consulter un psychologue.