« Le programme est construit autour de trois temps qui représentent les compétences essentielles des notaires d’aujourd’hui. Nous faisons jouer à plein la complémentarité avec les formations universitaires qui assurent le développement des compétences techniques, comme le droit des personnes et de la famille, le droit immobilier et patrimoine ou le droit des entreprises. Cela nous permet de réduire à 300 heures le temps consacré à cet apprentissage pour explorer de nouvelles thématiques de formation plus professionnalisantes. Il s’agit aussi de renforcer l’apprentissage du métier de chef d’entreprise pour le notaire via le développement de compétences RH, managériales et des soft skills qui y sont associées. 108 heures y sont ainsi dédiées. Nous consacrons également, lors de la première période, 24 heures à des ateliers numériques et explorons également de nouveaux métiers comme la médiation ou l’arbitrage.»
Quelle transformation des parcours professionnels et de la formation du Notariat ?
Avec ses 5000 étudiants, l’INFN contribue à la transformation profonde des métiers du Notariat. En tant que mutuelle dédiée aux collaborateurs de cet écosystème, la MCEN accompagne les parcours des professionnels du Notariat, dès les premières années d’études. Nous nous sommes donc intéressés aux évolutions pédagogiques qui traceront la route des futurs notaires et collaborateurs des études. Rencontre avec Mustapha Mekki, Professeur à l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne et Directeur Général de l’INFN.
Un nouveau diplôme d’études supérieures de Notariat, enrichi de multiples innovations
Le DESN, créé en octobre 2022 (décret du 7/10/2022), sera mis en place à la rentrée 2024. La première promotion d’environ 1000 étudiants sortira en 2025.
Avec une durée de 24 mois en alternance, le DESN donne la part belle à la pratique tout en bâtissant des profils équilibrés à partir de trois temps forts de formation.
L’objectif est aussi d’apporter de l’ouverture et de l’adaptabilité au cursus. Désormais, les étudiants auront la possibilité d’accéder à des spécialisations et de participer à de nombreux échanges internationaux.
Les modalités d’accès à la formation sont aussi gages de diversité puisque deux voies sont maintenues : d’une part, les candidats titulaires du Master droit notarial, qui accèdent de plein droit aux études supérieures de Notariat, d’autre part les candidats non titulaires de ce Master qui sont sélectionnés, sur dossier, puis à la suite d’un entretien individuel.
Comme le souligne Mustapha Mekki,
« Les notaires aujourd’hui ne sont pas uniquement des purs experts juridiques. Nous voulons des juristes, ouverts sur leur environnement, et des chefs d’entreprise. Economie, urbanisme, sociologie de la ville sont autant de sujets que le notaire doit pouvoir aborder avec ses clients et qui nourriront sa capacité d’adaptation. Les conférences prospectives, que nous avons nommées les humanités notariales, viendront initier cette connaissance chez nos étudiants. Parmi les thèmes abordés dès cette année, la responsabilité sociale des entreprises, le lien entre éthique et numérique, notariat et philanthropie »
Les collaborateurs du Notariat, des compétences attendues pour l’avenir
Cette quête de sens, qui poussera sans aucun doute les offices notariaux à travailler leur marque employeur, est aussi bien présente chez les collaborateurs du Notariat. Y répondre contribuera donc au bien vivre de chacun dans son métier. La réflexion sur l’évolution des métiers est aussi à l’ordre du jour des travaux avec le CSN.
« Nous devons définir quel sera le collaborateur 3.0 de demain. Le challenge sera notamment de repenser les métiers, en tenant compte des ressources numériques qui sont ou seront dans un avenir proche utilisables dans les études notariales. », explique Mustapha Mekki.
Un sujet passionnant pour tous les métiers, du comptable taxateur au formaliste, juriste, clerc… que nous suivrons avec intérêt à la MCEN.
