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Homéopathie : ce qu’il faut savoir

Utilisée pour traiter de nombreux maux, l’homéopathie repose sur un principe : traiter les maladies par leurs semblables. Mais depuis le 1er janvier 2021, cette méthode thérapeutique n’est plus remboursée par l’Assurance maladie.

L’homéopathie promet de soigner le stress, l’état grippal ou encore d’apaiser les petits traumatismes. 79 % des Français l’ont déjà utilisée pour se soigner au cours de leur vie, selon un sondage mené par Harris Interactive en 2022.

Similitude, personnalisation, dilution

Créée il y a un peu plus de 210 ans, elle a été mise au point par le médecin allemand Samuel Hahnemann. Après ses études de médecine puis de chimie, celui-ci expérimente le principe de similitude : soigner par ce qui est semblable à la maladie. En d’autres termes, si un produit donné provoque des symptômes sur un individu sain, alors un individu malade qui a les mêmes symptômes sera guéri par ce produit.

Fort de ses résultats, il présente, quelques années plus tard, en 1810, sa méthode thérapeutique qui repose sur la similitude mais aussi sur trois autres préceptes : l’individualisation, le fait d’appréhender le patient dans sa globalité et pas uniquement via ses symptômes ; l’infinitésimalité, les substances actives végétales, animales ou minérales sont diluées à plusieurs reprises pour limiter la toxicité et potentialiser l’effet ; la dynamisation, chaque dilution est suivie d’une agitation du récipient. L’homéopathie est née.

Une évaluation en 2019 des résultats de l’homéopathie

Depuis, ses partisans et ses détracteurs s’affrontent sur l’efficacité de cette thérapie. En 2019, le ministère de la Santé a donc décidé de demander à la Haute Autorité de santé (HAS) de réaliser une évaluation. « Contrairement aux autres médicaments, les médicaments homéopathiques n’ont pas été évalués scientifiquement avant d’être inscrits au remboursement il y a plusieurs décennies », constate alors cette dernière. Après avoir étudié plus de 1 000 publications scientifiques, elle conclut à   « une efficacité insuffisamment démontrée ». La HAS déplore notamment une absence de preuve d’impact sur la qualité de vie des patients et sur la santé publique.

Un déremboursement progressif de l’homéopathie

À la suite de cette évaluation, le ministère revoit le niveau de prise en charge des médicaments homéopathiques par l’Assurance maladie. Celui-ci passe de 30 % à 15 % en 2020 puis à 0 % en 2021. « Cette décision, qui est l’application cohérente de la politique d’évaluation des produits de santé, a été effective après une phase transitoire de façon que les acteurs (patients, prescripteurs, laboratoires) puissent s’adapter à ce changement », justifie le ministère de la Santé.

Un forfait annuel pris en charge par la MCEN

Depuis le déremboursement des spécialités homéopathiques, les homéopathes subissent une baisse d’activité. Cependant, la consultation d’un médecin généraliste homéopathe de secteur 1 continue, elle, d’être remboursée à hauteur de 70 % par l’Assurance maladie. Pour compléter cette prise en charge, la MCEN propose un forfait de remboursement des médicaments homéopathiques de 15 euros par an pour le régime de base malgré le déremboursement par l’Assurance maladie. Si vous avez souscrit l’option 1 de la MCEN, le forfait passe à 35 euros par an et, avec l’option 2, à 55 euros par an.